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Argumentaire : "Le Palais Galliera, à l’occasion du Vogue Paris Foundation de 2014 en faveur des acquisitions de mode contemporaine, a obtenu deux silhouettes féminines de la marque Jil Sander par Raf Simons. Cette première entrée du créateur belge dans les collections a été complétée cette année par une proposition de donation de la maison Dior pour laquelle il réalise la direction artistique.Raf Simons est cependant important dans l’histoire de la mode contemporaine pour sa vision de la mode masculine qu’il décline dans sa propre griffe à partir de 1995. Son influence a contribué à modifier l’image du prêt-à-porter masculin au cours des années 1990 par des silhouettes simples, graphiques, inspirées par le vestiaire de la jeunesse et surtout de l’adolescence dans laquelle les silhouettes du créateur s’incarnent.Raf Simons propose au Palais Galliera une donation de plusieurs silhouettes de la collection automne-hiver 2009 parmi lesquelles le musée a choisi quatre tenues les plus emblématiques, illustrant le plus fidèlement son travail. Diplômé de design industriel, les traces de sa formation initiale sont omniprésentes chez Raf Simons. Il repense en détail la structure du vêtement. Ainsi, il supprime la qualification que l’on pourrait attribuer à une veste en supprimant son boutonnage milieu devant, la transformant en haut à manches longues en décolleté en V cranté. Son obsession pour les étoffes aux surfaces texturées s’expriment ici dans une toile de laine optique tissée de noir et de blanc, comme dans un manteau blanc en fils de chanvre. Très marqué par les graffitis et l’art de rue, il appose des inscriptions sur ses vêtements rendant son style immédiatement reconnaissable. Sur un manteau de la collection, il collabore avec l’artiste contemporain Christopher Wool en empruntant l’une de ses signatures: ses mots bruts accolés et mélangés, dessinent la phrase « There is a crack in everything, that’s how the light gets in » issue d’une chanson de Leonard Cohen."