Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo,3 janvier dimanche matin 10h3/4 1847

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Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo,3 janvier dimanche matin 10h3/4 1847
CC0 Paris Musées / Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey
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Autres visuels (4)
Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo,3 janvier dimanche matin 10h3/4 1847
Drouet, Juliette (Julienne Gauvain, dite)
Datation
En 03–01–1847
Musée
Maison de Victor Hugo - Hauteville House
Auteur(s)
Drouet, Juliette (Julienne Gauvain, dite) (Fougères, 10–04–1806 - Paris, 11–05–1883), auteur du texte
Dates
En 03011847
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Numéro d’inventaire
a7828
Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo,3 janvier dimanche matin 10h3/4 1847

Informations détaillées

Auteur(s)
Drouet, Juliette (Julienne Gauvain, dite) (Fougères, 10–04–1806 - Paris, 11–05–1883), auteur du texte
Date de production
En 03011847
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 28 cm
  • Largeur : 20.8 cm
Description

4 Feuillets

Marques, inscriptions, poinçons
Inscription manuscrite - 3 janvier [1847], dimanche matin, 10 h. ¾Bonjour mon cher petit homme, bonjour vous, bonjour toi, vieux gourmand, vieux avare, vieux chicotin [1], bonjour. Je n’ai pas besoin de vos [bonbons ?] ni de vos céladons ni de vos babouches. J’en ai peut-être plus que vous et je les garde comme vous et mieux que vous.Elle empeste à dix pas, elle empoisonne à deux,Une verrue habite en son nez hasardeux,On tremble à chaque instant qu’elle ne vous la moucheEt qu’un beau jour son nez ne tombe dans sa bouche [2].Voime, voime, vilain sale, voilà les jolies choses que vous faites et la belle littérature dont vous ornez l’esprit et le cœur de votre famille. C’est du propre. Taisez-vous horreur. Vous aurez à me rendre compte d’un certain mouchoir à chiffre brodé que vous avez laissé chez moi. Je vous déclare que je ne serai pas facile à contenter sur l’explication plus ou moins probable de la possession de ce fameux mouchoir. En attendant, je grignotea ma petite fureur dans mon coin et je vous prépare une scène dont vous me direz deb bonne nouvelles. Je t’en donnerai des mouchoirs brodés anonymes. Tu ne pourras pas dire pour ta défense : Des mains d’Oscar j’ai reçu le mouchoir [3]. Il faudra bien que tu conviennes de quelle Alphonsine [4] tu tiens ce tire-jus. Dans tous les cas tu verras à ce sujet que je ne me mouche pas du coude. Tu en verras la preuve sur ton nez pas plus tard que tantôt. Ah ! tu as des mouchoirs brodés inconnus ! Ah ! tu as des batistes superfines mystérieuses ! Ah ! tu te fiches de moi et tu me trahis avec des odalisques de rencontre ! Ah ! tu es un affreux scélérat ! Et bien tu auras affaire à moi et tu me diras ce qu’il en cuit pour ce genre de divertissement. Tais-toi menteur, je ne te crois pas d’avance, ainsi c’est inutile. Quant à moi, je pousse les scrupules de la probité et de la délicatesse si loin que je ne me sers même pas de la délicieuse plume fraîche taillée pour vous la laisser. J’écris avec un effroyable trognon émoussé pour ne pas gâter votre outil. Voilà mon genre à moi. C’est le genre bête mais honnête. Quant à vous, vous n’êtes qu’un affreux filou capable de tout et de bien autre chose. Ce n’est pas pour vos pareils que le prix Montyon [5] a été institué. Taisez-vous, je vous le conseille et baisez-moi.Juliettea) « grignotte ».b) « des ».Notes[1] D’après Pierre Larousse (GDUL), objet désagréable, coloquinte, fruit amer.[2] Quatrain écrit sur le mur du cabaret Corinthe en l’honneur de sa tenancière, la veuve Hucheloup, dans le chapitre IV, XII, 1 des Misérables, avec « étonne » en place de « empeste ». Ce chapitre ayant été composé en janvier 1848, soit il convient de dater cette lettre de janvier 1848 (où le 3 est un lundi, ce qui voudrait dire que Juliette a fait une erreur dans le jour ou la date), soit les vers en question sont un poème ou plus vraisemblablement un fragment composé et lu en famille en janvier 1848 — comme invite à le penser la phrase suivante — puis intégré un an plus tard aux Misérables. (Remerciements à Guy Rosa).[3] Vers venu d’une chanson des Saltimbanques, comédie-parade de Dumersan et Varin, créée au Théâtre des Variétés en 1838, avec Mlle Alphonsine dans le rôle de la fille d’auberge.[4] Du nom de la même actrice comique, Alphonsine Fleury (1829-1883).[5] Parmi les différents prix institués par le célèbre philanthrope Jean-Baptiste de Montyon (1733-1820) et décernés par l’Académie, il y avait un prix de vertu.
Date d’acquisition
01121967
Numéro d’inventaire
a7828

Indexation

Datation en siècle

Type(s) d'objet(s)

Dénomination(s)

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