Elévation de la poire

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Elévation de la poire
CC0 Paris Musées / Maison de Balzac
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Elévation de la poire
Grandville
Datation
En 1833
Musée
Maison de Balzac
Auteur(s)
Grandville (Nancy, 15–09–1803 - Vanves, 17–03–1847), dessinateur
Dates
En 1833
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Elévation de la poire

Informations détaillées

Auteur(s)
Grandville (Nancy, 15–09–1803 - Vanves, 17–03–1847), dessinateur
Desperet ou Desperret, Auguste (en 1865), dessinateur-lithographe
Becquet (imprimerie) (28–02–1796), imprimeur
Autre titre :
La Caricature politique, morale, littéraire et scénique (Titre de l'ensemble)
Date de production
En 1833
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 35.8 cm
  • Largeur : 51.8 cm
Dimensions - Image:
  • Hauteur : 28.1 cm
  • Largeur : 44.3 cm
Description

Planche HT parue dans La Caricature politique, morale, littéraire et scénique,volume 6 (11ème dessin de l’association, mois de juin 1833)

Marques, inscriptions, poinçons
Inscription - Titre en bas au centre : « ÉLÉVATION DE LA POIRE. » ; légende plus bas au centre : « Adoremus in aeternum sanctissimum philipoirum. » ; indications : en ht à gche : « 11e Dessin de la Souscription Mensuelle (Mois de Juin) »
Inscription - Dans la lettre : « Chez Aubert, galerie véro dodat. » [éditeur], « L. de Becquet, rue Furstemberg 6. » [imprimeur] ; dans l’image, en bas à gche, signature : « Grandville & Desperet », et sur une marche en bas à dte : « JJ. Grand. A. Desp. » [Jean-Jacques Grandville, dessinateur, et Auguste Desperet, lithographe]
Inscription - Une dalle mentionnant les dépouilles reposant sous terre : « ICI REPOSEnt // LES HEROS // DE JUILLET // 1830 ». Cette inscription est surmontée par trois dessins représentant un parapluie, un crâne humain et une seringue à clystère.
Description iconographique

L’explication de la pl. (p. 1113-1114 ) présente l’indifférence populaire vis-à-vis de la religion chrétienne, sous toutes ses formes, et montre le report de l’intérêt sur « la religion tamerlanesque, autrement dit, l’adoripoire » (in explication), c'est-à-dire le culte voué au roi Louis-Philippe. Elle dénonce l’appropriation par le régime de juillet, assimilé à une véritable religion, d’éléments appartenant à d’autres régimes : « Cette religion emprunta ses principes, ses dogmes et ses pratiques à toutes les églises, à tous les systèmes, à toutes les doctrines, elle prit partout et à tout le monde » (in explication). C’est une cérémonie de ce culte que la pl. propose de mettre en image. L’explication précise que cette cérémonie eut lieu à l’occasion du premier anniversaire « d’une grande victoire remportée l’année précédente par 80,000 modérés qui taillèrent en pièce une armée de 150 buveurs de sang retranchés derrière la barricade de Saint-Méry » (allusion à l’insurrection républicaine qui se déroula à Paris au début du mois de juin 1832, violemment réprimée par le gouvernement, et qui déboucha sur un état de siège qui fut décidé pour Paris par le Conseil des ministres le 6 juin 1832). La tenture couvrant les murs du lieu de la cérémonie est parsemée de fleurs de lys piriformes. Au centre de la composition, au second plan, Talleyrand, jouant le rôle du pape, lève au-dessus de sa tête une poire d’argent (poire à face humaine), idole de cette religion. Guizot et Thiers l’aident à maintenir ses bras en l’air. Derrière eux se trouve l’autel sur lequel repose deux candélabres (dont les bras ont la forme de seringues à clystère) encadrant une maquette de l’hôtel de ville, et la « CHARTE » dont on peut lire un des mots phare : « VERITE » (allusion aux paroles qu’il prononça le 31 juillet 1830 lorqu’il accepta la lieutenance générale du royaume: « La Charte sera désormais une vérité »). Derrière, à l’arrière-plan, accrochée au mur, une tapisserie (ou un tableau) représentant le soleil des Trois Glorieuses (« 27 28, 29 juillet ») que s’apprête à recouvrir un nuage sombre dont une partie a la forme d’une poire à face humaine. Il s’agit d’une métaphore pour dénoncer le bafouement des principes révolutionnaires par Louis-Philippe. « La messe est servie par les notabilités adoripoires » (in explication). A gche, en partant du fond : Soult, tenant un cierge décoré d’un motif de poire en son centre. Au premier plan, Madier de Montjau, remplissant le rôle du bedeau, « personnage insignifiant » (in explication). Ganneron s’occupe d’éteindre les chandelles avec un éteignoir en forme de poire. Il semble que ce soit Prunelle qui présente l’encens, en s’inclinant devant l’autel. A côté de lui, quatre hommes, un genou à terre, l’autre genou en avant, balancent devant eux les encensoirs : Fulchiron, Lefèvre, d’Argout, et la figure du Constitutionnel. Derrière eux, dans une petite tribune, trois chanteurs et un musicien : les chanteurs sont les incarnations du Journal de Paris, du Figaro et du Journal des Débats, et le musicien est Viennet. Derrière eux, près de la chaire, est placé « un tronc destiné à recevoir les secours des fonds secrets » (in explication) : il s’agit d’un « TRONC // POUR LES // JOURNAUX // SANS ABONNES » (moquerie vis-à-vis du Constitutionnel). La chaire, enfin, est occupée par Royer-Collard. A dte, en partant du fond : « M. Roul…, fournisseur de l’eau rougie du roi, présente les burettes » (in explication. Il s’agit de François Roul, négociant en vins). Schonen se trouve juste à côté. Devant, en habit de paillasse, agitant une cloche tout en baissant la tête, c’est Dupin. Au premier plan, Lobau, s’appuyant sur une lance, l’air fier. En bas de l’écharpe (aux armes de Louis-Philippe « LP ») qui l’entoure, est accrochée une seringue à clystère. Il « remplit les fonctions de suisse et précède un ancien contrebandier, chargé de recueillir les offrandes pour l’entretien de l’église » (in explication) : le « contrebandier » dont il est question est Humann, tenant dans ses mains une grosse bourse contenant les « frais du cult […] [culte] ». Au fond à dte, dans la tribune dont la balustrade est composée de pierres en forme de poires, le duc d’Orléans entouré de trois femmes, dont « une femme d’assez mauvaise vie » (in explication). Enfin, deux hommes à dte, une vieille femme et un enfant, que nous ne sommes pas parvenus à identifier. Au premier plan viennent s’incliner trois personnages en redingote devant l’autel. Sous les dalles de l’église reposent les dépouilles des combattants des Trois Glorieuses. Le tapis recouvrant les marches menant à l’autel est décoré de motifs de poire. Ganneron brandit l’éteignoir. Gisquet porte la corbeille de la quête.

Mode d'acquisition
Date d’acquisition
20022013
Institution

Indexation

Matériaux et techniques

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