Grand banquet monarchique et antinational

Représentation d’un repas autour d’une immense table à laquelle sont installés les membres du gouvernement et des monarques étrangers. Sont présents : Louis-Philippe, roi des Français, lève son verre à dte. Vu de dos, il porte un toast « à la sainte-alliance !... Je lui sacrifie la mémoire de mon père » (in explication). Talleyrand, à dte de Louis-Philippe, porte un toast « aux forts détachés » (in explication). Le duc d’Orléans, en habit militaire avec un chapeau à plumes, au fond à dte, porte un toast « à l’hymen, à la gloire !...mes deux passions malheureuses » (in explication. Allusion à sa difficulté de se marier et à ses exploits militaires dont "La Caricature" se moque). Le tsar de Russie, Nicolas Ier, porte un toast « à la Pologne !...Mes cousins, sa nationalité ne périra plus, vous l’avez dit » (in explication. Il passe son épée à travers un morceau de fromage portant la mention « Pologne »). Le sultan de Turquie, Mahmud II, porte un toast « à la France et à l’Angleterre » (in explication). Sur la table devant lui, le « traité // entre // Russie et // Turquie ». Le roi du Royaume-Uni, Guillaume IV, porte un toast « à la Hollande et à la Belgique » (in explication), tandis que Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, et Léopold Ier, roi des Belges, sont occupés à se disputer un morceau de fromage, image de leur lutte de territoire. L’empereur d’Autriche, François Ier, placé devant une assiette « FROMAGE D’ITALIE », porte un toast « à mes vassaux, le pape, le duc de Modène, le roi de Sardaigne, le roi de Naples » (in explication). Soult porte un toast « à l’Espagne » (in explication. Allusion à son goût pour les tableaux espagnols). Le Moniteur lui sert d’ailleurs du « vin d’Espagne » au premier plan. D’Argout porte un toast « à la censure » (in explication). Lobau porte un toast « à l’hydraulique ». Les fauteuils des convives sont adaptés à la figure qu’ils supportent : « l’un était surmonté d’un chapon en colère ; il avait deux truelles pour bras, et sur son dossier se voyaient sculptés un auguste rifflard, un auguste chapeau, une fleur-de-lys, à moitié grattée, et un sac d’écus » (in explication). Il s’agit du fauteuil de Louis-Philippe. Celui de Talleyrand est décoré d’une mître (était évêque d’Autun) et d’un motif de tournesol (dénonciation de son opportunisme politique) sur le dossier. Schonen est saoul et est tombé par terre, en renversant sa chaise décorée d’un motif de deux verres et d’une bouteille (allusion à son alcoolisme). Le fauteuil de Soult comporte des armoiries composées d’un tonneau, de fusils et de sacs d’argent (allusion aux pots de vin dans l’affaire des fusils Gisquet). Le journal des débats rince les verres, tandis que "Le Figaro", à genoux, récupère dans une assiette les restes que lui verse Montalivet. Barthe vomit, au premier plan au centre. Enfin, à l’arrière-plan à dte, une femme apparait dans l’encadrement d’une porte : il s’agit de l’incarnation de la « PRESSE » d’opposition, tentant d’éclairer la pièce avec sa lampe. Un énorme candélabre posé sur la table (poire à face humaine, caryatide, aigle tricéphale, fleur de lys), un gâteau dont les parts prédécoupées comportent le nom des pays européens : « RUSSIE », « ALLEMAGNE », « Italie », « Suisse », FRANCE », « PRUSSE », « TURQUIE », « ANGLETERRE ». Devant Louis-Philippe, un énorme plat dans lequel se trouvent les « FONDS // SECRETS », les « CREDITS // supplemen […] [supplémentaires] », la « […] ISTE [LISTE] // […] IVILE [CIVILE], une bourse marquée de ses initiales « L.P. ». Son assiette comporte l’inscription « 4. mendians [mendiants] ».