C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer !

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C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer !
CC0 Paris Musées / Maison de Balzac
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Autre visuel (1)
C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer !
Daumier, Honoré
Datation
En 1835
Musée
Maison de Balzac
Auteur(s)
Daumier, Honoré (Marseille, 26–02–1808 - Valmondois, 10–02–1879), dessinateur
Dates
En 1835
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer !

Informations détaillées

Auteur(s)
Daumier, Honoré (Marseille, 26–02–1808 - Valmondois, 10–02–1879), dessinateur
Junca, Pierre Théophile (Bayonne, en 23–08–1810), imprimeur
Autre titre :
La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 9, 27 août 1835, Planche 524 (Titre attribué)
Date de production
En 1835
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 27 cm
  • Largeur : 35.5 cm
Dimensions - Image:
  • Hauteur : 21 cm
  • Largeur : 29.2 cm
Marques, inscriptions, poinçons
Inscription - Titre en bas au centre : « C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer ! » ; indications : en ht à gche : « La Caricature (Journal) N°251. », en ht à dte : « Pl. 524. »
Inscription - Dans la lettre : « Au bureau chez Aubert, gal. Véro-Dodat. » [éditeur], « Lith. Junca, pass. Saulnier, N°6. » [imprimeur]
Description iconographique

Parue dans le dernier numéro de "La Caricature", cette planche offre une vision sombre et désabusée du devenir de la Révolution de Juillet. De la tombe, sortent trois héros de Juillet, "morts pour la liberté", comme il est écrit sur la colonne et sur la croix qui apparaissent de part et d'autre de la pierre tombale à demi soulevée. Un homme debout, un trou à la poitrine, la chemise ensanglantée et la tête bandée regarde avec sidération le dévoiement de l'idéal pour lequel il est mort. A droite et à gauche, deux autres figures, dont seul le buste est sorti de terre, tournent leur regard vers deux scènes à l'arrière-plan : une procession à gauche, symbole du retour de l'emprise cléricale et une charge de cavalerie contre une foule désarmée à droite, symbole de la répression des mouvements sociaux. "C'était vraiment bien la peine de nous faire tuer!" Comme dans "Rue Transnonain, le 15 avril 1834", Daumier confère à cette planche une forme de monumentalité sobre, renforcé par le point de vue en lègère contre-plongée : Monument aux morts singulier, dans la mesure où celui-ci n'est pas seulement objet offert à une commémoration plus ou moins sincère, mais sujet porteur d'affects et de jugements, non pas regardé mais regardant. L’œuvre a été rapprochée d’un des "Caprices" de Goya (n° 59, ¡Y aún no se van! [Et encore ils ne s'en vont pas !]), mais la pierre tombale, ici, ne se referme pas sur les figures monstrueuses des vices humains, elle s'ouvre au contraire pour permettre la résurrection des héros trahis. Daumier n'emprunte pas ici au registre de la danse macabre ou au fantastique noir de Goya, il s'approprie l'iconographie de la résurrection des corps et du jugement dernier, à la fois par le thème et la structure de l'image : la procession à gauche et la charge à droite évoquant la partition traditionnelle entre élus et damnés. Plusieurs planches de "La Caricature" avait offert des visions futures optimistes, dans lesquelles, au milieu même de l'injustice, la marche de la Liberté apparaissait inéluctable ("Moderne Galilée", par exemple), des visions eschatologiques du Jugement dernier, allégories de la Liberté "séparant l'ivraie du bon grain" (voir par exemple Grandville, "Je séparerai l'ivraie du bon grain (Jésus ch')", Planche 98 de La Caricature). En cette dernière planche, c'est au contraire un constat mélancolique et désabusé qui s'impose. L'Histoire apparaît irrémédiablement séparée de la Providence. Plus de jugement dernier ici mais l'éternel retour de l'injustice, triomphe des vices et massacre des innocents.

Mode d'acquisition
Date d’acquisition
20022013
Institution

Indexation

Matériaux et techniques

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