Allégorie révolutionnaire

Cette œuvre, datée du 20 ventôse 1794 (10 mars 1794), est préparatoire à un tableau offert à la Convention nationale par Jeaurat de Bertry, le 20 messidor an II (8 juillet 1794). Le Moniteur universel du 21 messidor décrit le tableau définitif. On note de nombreuses différences par rapport à notre esquisse, la plus significative étant la présence d'un buste de Voltaire : « […] On parvient à un bois sacré […] et parmi les bustes qui le décorent, le patriote y reconnaît Le Peletier et Marat, martyrs de la Liberté, avec Voltaire et J.-J. Rousseau, prophètes de cette déesse. » Il est possible que Jeaurat ait d’abord pensé rendre hommage à Rousseau, dont les restes venaient d'être transférés au Panthéon, puis, qu’amplifiant son sujet, il ait introduit Voltaire pour une composition plus générale, à la gloire de la Révolution. Par ailleurs, une radiographie a révélé, en 1952, la présence de deux repeints sous lesquels apparurent les portraits en médaillon de Lepeletier et de Marat, cantonnant celui de Rousseau. Ces derniers furent probablement recouverts en 1795, lorsque les effigies des deux « martyrs de la Liberté » furent retirées des lieux publics.