La chasse à la liberté

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La chasse à la liberté
CC0 Paris Musées / Maison de Balzac
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La chasse à la liberté
Grandville
Dating
En 1832
Museum
Maison de Balzac
Creator(s)
Grandville (Nancy, 15–09–1803 - Vanves, 17–03–1847), dessinateur
Dates
En 1832
Object type(s)
Materials / Technique
La chasse à la liberté

Detailed informations

Creator(s)
Grandville (Nancy, 15–09–1803 - Vanves, 17–03–1847), dessinateur
Forest, Eugène (Strasbourg, 24–10–1808 - Grenoble, 28–12–1891), dessinateur-lithographe
Becquet (imprimerie) (28–02–1796), imprimeur
Autre titre :
La Caricature politique, morale, littéraire et scénique (Group title)
Production date
En 1832
Object type(s)
Materials / Technique
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 35.7 cm
  • Largeur : 81 cm
Dimensions - Image:
  • Hauteur : 24.9 cm
  • Largeur : 75.8 cm
Description

Planches HT parues dans La Caricature politique, morale, littéraire et scénique, volume 5, 1er novembre 1832 (Planches n°213 et 214)

Markings, inscriptions, punches
Inscription - Titre en bas au centre : « LA CHASSE À LA LIBERTÉ. » ; indications : en ht à gche : « La Caricature (Journal.) // N°104. », en ht au centre : « Pl. 213. », en ht à dte : « Pl. 214. »
Inscription - Dans la lettre : « On s’abonne chez Aubert, édr. galerie Vero-Dodat. » [éditeur], « Lith. de Becquet, rue Childebert, N°9. » [imprimeur] ; dans l’image, sur chaque pl., en bas, signature : « J.J.G. E.F. » et « EF. J.J.G. » [Jean-Jacques Grandville, dessinateur, et Eugène Forest, lithographe]
Iconographical description

Dans un vaste paysage de plaine, les lettres du mot « LIBERTÉ » sont chacune pourvues de jambes. Elles courent à toute allure, fuyant vers la gche de la composition les hommes qui tentent de s’attaquer à elles. Au premier plan, à gche, Lobau, les pieds dans un cours d’eau, remplit d’eau une seringue à clystère (allusion à la répression d’une émeute par le gouvernement en mai 1831 grâce à des lances à incendie). D’autres seringues sont en place et prêtes à lancer l’eau sur les lettres. A dte de Lobau se trouve un personnage vu de dos, visant les lettres avec une arme. Il est protégé par une petite barricade formée de pierres sur lesquelles peuvent se lire « Saisies » (allusion à la censure des journaux exercée par le gouvernement), « Ordonnance // de Louis XIV // sur l’Etat de // Siege [Siège] » : allusion à l’état de siège qui fut décidé pour Paris par le Conseil des ministres le 6 juin 1832, à la suite de la grande insurrection républicaine (qui se déroula à Paris au début du mois de juin 1832), violemment réprimée par le gouvernement. Cette déclaration de l’état de siège, mesure exceptionnelle, permettait au gouvernement de faire passer les meneurs républicains devant le conseil de guerre, beaucoup plus sévère que les jurys d’assise. Plus à dte, quatre hommes occupés à tirer des boulets de canon sur les lettres. Les boulets représentent les mesures de censure de la presse : « AMENDE // 600 », « AMENDE // 1000 ». Le canon porte l’inscription « COUR ROYA […] ROYALE // piece [pièce] DE // 1832 ». Des rouleaux portent l’inscription « ARRET », « SAISIE ». Une feuille de papier, titrée « REQUISITOIR […] [REQUISITOIRE] », porte la signature « Per Scie » (allusion à Persil, lequel procéda à bon nombre de saisies de numéros ou de pl. de la Caricature). A dte de la composition, une cavalcade pourchasse les lettres. Plusieurs cavaliers sont identifiables : d’abord deux magistrats (qui sont-ils?), lequel tient une lance au bout de laquelle se trouve une main de justice. Le cheval de ce dernier, décoré d’une fleur de lys, porte sur la croupe l’inscription « Le VAMPIRE » ainsi que le monogramme de Louis-Philippe (« L » et « P » entrecroisés) surmonté du motif de la couronne. Juste derrière se tient Persil, en tenue de magistrat, et tenant à la main une grande « Scie Patriotique » au bout de laquelle pendent deux os humains entrecroisés. Juste derrière se tiennent Madier de Montjau, et Soult, tenant un cierge. Le cheval cabré, sur lequel peine à se tenir un homme, porte sur la croupe l’inscription « Le Financier ». Deux autres cavaliers ferment le cortège : l’un est Keratry, déguisé en femme (son cheval porte la mention « Le Beau-Manoir »). Le cheval du second porte le nom « L’Etalon ». Au milieu de cette mêlée de chevaux, Louis-Philippe manque de tomber de son cheval (portant sur la croupe l’inscription « Le Walmy [Valmy] », qui est une allusion à cette bataille révolutionnaire chère au cœur du roi des Français) qui effectue une ruade. Un parapluie est accroché à son pantalon (symbole de sa qualité de roi-citoyen). Son chapeau décoré de la cocarde révolutionnaire s’envole au-dessus de sa tête. Ces deux éléments sont significatifs du recul des principes républicains du roi, dénoncé par la pl. Sous les jambes du cheval se trouve un « ARRET » de la « Cour // de Cassation ». Sur le côté, à terre, se trouve d’Argout, renversé par la course folle des chevaux, son grand nez se tordant sur le sol. Une paire de ciseaux est posée à côté de lui (allusion à la censure). Au tout premier plan, à dte, dans la pénombre, Thiers, armant un fusil. A ses pieds repose un exemplaire de l’ « Histoire // de la // Révolution // par Thiers ». Vidocq tient en laisse une meute de chiens tatoués de l’acronyme « TF » (signifiant Travaux Forcés ?) surmontant une fleur de lys. Un autre chien, non tenu en laisse, porte un bicorne et est habillé comme un être humain. Au-dessus de la cavalcade vole un coq coiffé du bonnet phrygien. A l’arrière-plan, à dte, un groupe d’archers dont les carquois révèlent, par les inscriptions qui s’y trouvent, l’identité des personnages, qui sont des incarnations des journaux contemporains, pour la plupart favorables au gouvernement. Ils tirent sur le journal, volant comme un oiseau dans les airs, « LE NATIONAL » (le choix du National, journal pro monarchie constitutionnelle, est significatif, car c’est au siège de sa rédaction que se réunirent les journalistes pour signer la protestation de 1830 contre les Ordonnances de Juillet suspendant la liberté de la presse). De dte à gche : « Le Sens // commun » ne tirant pas, le « France Nlle [Nouvelle] », le journal des « DÉBATS », le « CONST […] NEL [CONSTITUTIONNEL] », le « NOUVELLISTE ». A terre est posé un exemplaire du « FIGAR // Ô [FIGARO] », ouvert sur une page présentant la « Pl. I » (planche 1), laquelle est une page blanche ne montrant « Rien » (la Caricature dénonce ainsi le manque d’inspiration de ce journal. En effet, en 1832, les éléments républicains du Figaro ayant été écartés, le journal est racheté par les monarchistes pour contrer un front satirique mené par La Caricature. Il perd alors son ton satirique). Est aussi à terre une bourse avec le montant « 4,500 ». Un autre groupe d’hommes, à gche, parmi lesquels se trouvent des magistrats, tirent avec des fusils sur des journaux volant tels des oiseaux dans les airs : il s’agit d’un numéro de « LA CARICATURE », le « COURRIER FRAN […] [FRANÇAIS] », « Le CORSAI […] [CORSAIRE] », journaux dans l’opposition au gouvernement. Un exemplaire de la « CARICATURE », mort, gît à terre et est ramassé par un des chasseurs. Un autre homme, plus loin, tire sur le « bon Sens ». Enfin, le boulet de canon tiré à travers la partie gche de la pl. porte la mention « ARRET // SAISIE » (fait office de point du « I » de « LIBERTÉ »), percutant au passage une poire (faisant office d’accent sur le « E » de « LIBERTÉ »). L’explication fait l’apologie de la liberté d’expression existant en Angleterre, à l’inverse de la France subissant de nombreuses mesures de répression. Il est notamment fait allusion aux démêlés que Philipon eut avec la justice suite à la parution de la pl. 169 dans le numéro 84 de la Caricature (7 juin 1832)

Acquisition method
Acquisition date
20022013
Institution

Indexation

Matériaux et techniques

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