Agonie de la liberté au Jardin des Oliviers

Il s’agit d’une parodie du tableau "Jésus au jardin des oliviers" par Eugène Delacroix (1827 ; à l’époque situé dans l’église Saint-Gervais ; aujourd’hui conservé dans l’église Saint-Paul-Saint-Louis). L’allégorie de la liberté (et/ou de la république), sous les traits d’une femme portant le bonnet phrygien, le sein gche découvert, remplace la figure de Jésus. Assise par terre, elle repousse de son bras gche les spectres des personnes mortes pour la défendre. A gche à l’arrière-plan se devine la figure de Louis-Philippe à cheval, à la tête d’un groupe de gardes nationaux. Le roi est ici assimilé à Judas ayant livré Jésus aux soldats romains. Le roi, lui, a livré la liberté. A gche au premier plan, un amoncellement des corps de gens morts pour défendre la liberté. La pl. dénonce la violente répression de l’insurrection républicaine de juin 1832 qui causa des victimes, et sans doute plus généralement la politique répressive du gouvernement. Elle dénonce le manque de respect à l’égard des combattants révolutionnaires qui oeuvrèrent, en 1830, à la défense de la liberté, et qui, sous Louis-Philippe, sont la cible des pires violences de la part du gouvernement. Ainsi, la pl. rend honneur à la fois aux victimes de juillet 1830 et à celles de juin 1832, « car rien n’indique à quelle époque appartiennent ces martyrs » (in explication). Sur un thème similaire, cf. pl. 163 (numéro 81) et pl. 198 (numéro 97).