Chimère de l’imagination

La pl. appartient à la série "L’Imagination", dont les pl. furent réalisées par Honoré Daumier et parurent dans "Le Charivari". Ces pl., à connotation non politique donnèrent l’idée au journal "La Caricature" de lui en commander une pour figurer dans ce dernier, avec l’impératif de l’inscrire dans un registre politique. Ces pl. furent lithographiées chez Ramelet et formèrent une série qui se vendit chez Aubert ; description, analyse : une femme enceinte et vêtue d’une large robe aux manches bouffantes est assise sur un canapé. Elle porte la main gche sous son menton, le visage vu de profil gche, comme perdue dans ses pensées, lesquelles sont retranscrites dans la légende. C’est la consultation de la lithographie qu’elle tient encore dans la main dte qui fait naître en elle de telles pensées. La pl., extraite d’un exemplaire de « LA CARICATURE // Journal » posé à terre à gche, a dévoilé à la femme une série de portraits satiriques des membres du gouvernement. C’est cette galerie de portraits qui fait naître en elle la peur d’enfanter un bébé qui aurait des traits physiques communs avec ces hommes. Le fruit de son imagination est représenté : sur le parquet évoluent des créatures hybrides, pourvues d’un corps de bébé et d’une tête d’homme adulte. On y reconnaît, de gche à dte : Soult, assis par terre, d’Argout, debout, avec un corps très maigre, Louis-Philippe (avec un corps en forme de poire coiffée d’un chapeau décoré de la cocarde tricolore, et s’appuyant sur un parapluie de la main dte), Lobau, vu de face, Barthe (avec un regard qui louche. Il nous semble en effet reconnaître Barthe, alors que la légende de la pl. désigne Dupin), et enfin Keratry, assis par terre et vu de profil. Au fond à dte d’autres figures grotesques et cauchemardesques se tiennent les unes derrière les autres. Elles ne sont pas identifiables mais représentent sûrement d’autres membres du gouvernement.