Très-bien ! très-bien ! vous vous êtes pafaitement conduits ! l’on va vous diriger sur Beaulieu, sur Poissy, sur Bicêtre, je suis content de vous.

Comme la précedente ("Moderne Galilée"), la planche 437 est consacrée au sort des détenus politiques. Dans des ruines à ciel ouvert, trois prisonniers, enchaînés par le cou et les bras garrottés derrière le dos, font face à un Louis Philippe reconnaissable à sa silhouette, son habit et ses favoris. Le monarque les félicitent de leur comportement, tout en les redirigeant vers différentes prisons (Beaulieu, Poissy et Bicêtre). Il s'agit d'une allusion à l'absence de grâce qui aurait dû, selon "La Caricature", récompenser le comportement exemplaire des détenus politiques lors d'un incendie survenu au Mont Saint Michel (lieu ancien de détention, doté d'un quartier politique par la Monarchie de Juillet). Le "courage" et le"dévouement" des détenus politiques est mis en regard de l'absence de magnanimité du monarque. Le roi bourgeois démontre ainsi qu'il est dépourvu de la vertu monarchique par excellence : la clemence. C'est ainsi paradoxalement un roi qui déroge au sens de la grandeur monarchique que l'organe républicain dénonce ici, comme le résume l'explication : "Il y a des Systèmes qui auraient eu l'indélicatesse de rendre tous ces citoyens à leur familles, mais, fi donc ! ce sont des Systèmes absolus. Le Système citoyen remercie à sa façon".