Voici le pistolet qui a si longtemps amusé le public. Voici la poire à poudre, la poupée du tir et les drôles de balles dont on s’est servi

Suite à l’attentat perpétré contre le roi le 19 novembre, réaction de "La Caricature" par le biais de cette pl., considérée par le journal comme « la meilleure caricature qui ait été publiée en France » (in explication). Telle une pl. d’ornements ou de macédoines, la lithographie présente trois éléments juxtaposés. De gche à dte : la poire à poudre, dont le dessin sur la panse dessine un visage (référence au roi), les pompons sur les côtés rappellent les favoris, et le bouchon le toupet. Les balles du pistolet sont des têtes de ministres : de gche à dte : Barthe, Soult, Humann (?) et Thiers. Le pistolet est composé de deux parties : le canon est le corps de Persil, bras le long du corps, en habit de magistrat. Sa toque évasée représente l’embouchure de l’arme. La crosse est matérialisée par le corps de Louis-Philippe, assis en équilibre sur le canon, la position de son corps prenant la forme de la crosse (le haut du corps fait office de manche, tandis que le pouce de la main gche fait office de détente). Son visage est caché, mais le roi est reconnaissable aux favoris et au toupet. Enfin, une statue équestre, représentée de face : un cheval porte une figure pourvue de jambes humaines et d’un corps en forme de poire sur lequel est posé un bicorne. La pl. s’amuse des inventions du gouvernement dans l’affaire de l’attentat de novembre 1832. D’après le journal, l’attentat est né d’une orchestration fine du gouvernement. Ainsi, il émet des doutes quant à la vérité de cet attentat et accuse le gouvernement de manipulation pour amadouer l’opinion publique. La pl. s’est saisie du jeu de mots sur la poire à poudre proposé par le journal d’opposition Le Revenant dans son numéro 327 (22 novembre 1832) : « Demande : Qu’est-ce que le coup de pistolet du Pont-Royal ? – Réponse : C’est la poire à poudre ». L’article use à dessein du terme « poire à poudre » afin de suggérer la probable responsabilité de Louis-Philippe dans cet attentat, puisque le motif de la poire est associé au roi des Français.