Meuble en chêne sculpté arrangé par Victor Hugo

Buffet composé, en partie basse, d’un coffre Renaissance, d’un dressoir dont les colonnes et le fond soutiennent un bas de buffet, en partie haute. La partie basse, présente sur le devant, encadré de deux colonnes d’ordre corinthien, un large panneau orné selon les codes de l’école de Fontainebleau. Au centre, dans un cadre ovale câblé, une femme nue à demi allongée parmi des lianes ou des algues sinueuses. De part et d’autre de cette figure, deux femmes se font face en symétrie, chevauchant chacune un animal marin, semblable à un dragon de mer, elles tiennent dans leur main placée en arrière, une large plume. Déposé sur ce bahut de style ou d’époque Renaissance, un tabernacle s’ouvrant sur l’avant présente une figure humaine remarquable : sous une arcade, soutenu par des colonnes et reposant sur une frise de perles, un éphèbe debout, dénudé, une étole entrelacée autour de ses bras et de ses jambes, il désigne le ciel de sa main droite et tient dans sa droite un globe ornée d’une croix. Au-dessus du tabernacle, un élément en bois comparable au pied d’un fauteuil participe de l’équilibre du meuble supérieur. Ce dernier est par ailleurs supporté par deux colonnes, à section carrée, ornées de feuilles en relief ainsi que d’un panneau servant de fond à l’ouvrage. Ce fond est formé de panneaux assemblés ayant pour ornements deux guirlandes de feuilles et perlés. De part et d’autre du fond, sont fixées deux petites consoles destinées à recevoir des objets. Cet ensemble soutient une sorte de plateau servant de base à la partie haute. Sur le linteau, au milieu, est fixé un écusson sculpté des armoiries de Paire de France de Victor Hugo. Sur ce socle est posé un bahut ou bas de buffet servant de sommet à la structure. Celui-ci présente un style décoratif hétéroclite. Les deux vantaux sont sculptés d’une tête d’homme à gauche, d’une tête de femme à droite, dont les visages sont entourés de pans de tissus drapés et présentent une mystérieuse flamme sculptée sous leur menton. Les tiroirs sculptés finement à l’aide de motifs rappelant les triskèles bretons. L’ensemble est encadré par deux montants richement sculptés d’une frise de feuilles et de fruits ronds surmontés de chaque côté par des têtes de lion. La position de « bas de buffet » en partie haute, avec ses tiroirs inaccessibles traduit, comme un oxymore visuel, la fantaisie poétique de Victor Hugo.