Miroir aux oiseaux

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Miroir aux oiseaux
CC0 Paris Musées / Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey
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Miroir aux oiseaux
Hugo, Victor
Datation
En 05–1870
Musée
Maison de Victor Hugo - Hauteville House
Auteur(s)
Hugo, Victor (Besançon, 26–02–1802 - Paris, 22–05–1885), peintre
Dates
En 051870
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Numéro d’inventaire
1017

Informations détaillées

Auteur(s)
Hugo, Victor (Besançon, 26–02–1802 - Paris, 22–05–1885), peintre
Autre titre :
Décor non localisé de Hauteville II, maison de Juliette Drouet à Guernesey (Titre de l'ensemble)
Date de production
En 051870
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 26 cm
  • Largeur : 21 cm
Description

Miroir avec cadre peint par Victor Hugo, bordure de baguette de bois gravé doré et peinte en rouge, et large bordure de bois à décor peint d'oiseaux et de fleurs; inscriptions gravées dans le bois

Marques, inscriptions, poinçons
Inscription manuscrite - Sous le miroir : "Passereaux et rouge-gorges, / Venez des airs et des eaux, / Venez tous faire vos orges, / Messieurs les petits oiseaux, / Chez Monsieur le petit Georges"
Inscription manuscrite - En bas, à gauche : "Dessiné en mai 1870 pendant qu’on me juge et condamne à Paris / V.H"
Description iconographique

Ce miroir représente de manière fantaisiste, en perspective écrasée, « à vol d’oiseau », le dispositif que Victor Hugo met en place autour du bassin de « la fontaine aux serpents » dans le jardin de Hauteville House. Le miroir symbolise le bassin, la branche de feuillage dorée sur fond rouge, le lierre qui couvre elle socle de la fontaine, les planche de bois chevillée la protection autour du bassin. On remarque aussi la pancarte avec le poème adressé aux oiseaux pour les rassurer et qu’ils continuent de venir s’abreuver et s’ébrouer dans l’eau de la fontaine. Dans la réalité, il s’agira d’un simple grillage sur lequel sera fixé « l’écriteau aux oiseaux » comme l’indique Hugo dans ses carnets. L’installation se devine sur une photographie du jardin de Hauteville House, prise par André (inv. n° 2014.0.97).

Commentaire historique

En 1870, les agendas de Victor Hugo permettent de suivre la création de ce miroir jusqu’à ce qu’il soit offert à Juliette Drouet pour sa fête :  11 mai « on me juge en ce moment à Paris, et par conséquent on me condamne, je me suis mis pendant ce temps-là à dessiner le cadre sur lequel j'ai écrit parmi des feuilles, des fleurs et des oiseaux : / Passereaux et rouge-gorges, / Venez des airs et des eaux, / Venez tous faire vos orges, / Messieurs les petits oiseaux, / Chez Monsieur le petit Georges. »  17 mai « j'ai achevé ce matin de peindre le cadre du miroir à l'oiseau que j'ai dessiné le 11 mai. Gor l'emporte pour le vernir. »  18 mai « Gor a rapporté le miroir aux oiseaux, le cadre est verni, je lui paie sa note (10 sch. 5 p.) 12-50 »  21 mai Ste Julie, sa fête, je lui ai envoyé par Mariette le miroir aux oiseaux. » ; ce même jour Juliette Drouet remerci de poète pour ce cadeau : « Guernesey, 21 mai [18]70, samedi matin, 7 h. ¾ / Mon cœur, mes yeux, mon âme ne savent plus auquel entendre, mon cher bien-aimé, tant ils sont ahuris d’attendrissement, d’admiration et de bonheur ! Quelle adorable lettre et quelle merveilleuse surprise ! Que tu es bon, que tu es généreux et charmant ! Les mots me manquent et je les remplace comme je peux par ceux-ci je t’aime, je t’aime, Je t’aime. J’ai embrassé la bonne Mariette, j’aurais embrassé Marquand lui-même dans le délire de ma joie ! Quel splendide cadre pour ce ravissant petit miroir ! Tout y est les fleurs, les oiseaux, le rayon et petit Georges planant sur le tout avec tes beaux vers pour ailes ! Comment te remercier, comment te dire ma reconnaissance ? Heureusement que j’ai l’éternité devant moi pour te bénir. […] J’ai déjà cherché où on pourrait placer ce byau chef d’œuvre. Je n’ai pas encore trouvé mais je m’en rapporte à toi pour trouver sa vraie place dans mon musée de souverain. En attendant je l’ai mis à l’abri de la poussière et à l’ombre dans le salon. Puis je vais retourner le voir dès que j’aurais relu mon adorable petite lettre. » Il s'agit donc de la dernière oeuvre créée par Victor Hugo pour les décors de Hauteville II, quelques mois avant de quitter Guernesey. Resté en possession de Juliette Drouet, puis passé par héritage à son neveu Louis Koch, il a été acquis avec sa collection par Paul Meurice pour la création du musée. Le jugement et la condamnation évoquées par Victor Hugo sont les poursuites conte le journal "Le Rappel" qui avait publié son texte appelant à voter non au plébiscite organisé par Napoléon III. Le poème a lui une histoire particulière. Ecrit légèrement avant ou à la date du 11 mai 1870 (mention dans l’agenda de Victor Hugo), on en connait le manuscrit, non daté sur une feuille de copeau conservé dans les reliquats de « l’Art d’être grand-père » (Bibliothèque nationale de France, NAF 24 740 folio 322). Il réapparait dans une lettre à Charles Hugo du 22 mai 1870, où le poète en fait un usage non pas lié à la fontaine mais à une écuelle placée sur son balcon : « Mon Charles, j’ai fait enclore non seulement le bassin, mais la terrasse. Georges pourra s’ébattre à son aise. J’ai mis sur mon balcon à moi une écuelle pleine de mie de pain avec une planche sur laquelle j’ai écrit : Passereaux et Rouges-gorges, / Venez des airs et des eaux, / Venez tous faire vos orges. / Messieurs les petits oiseaux. / Chez Monsieur le Petit Georges. / Voilà donc les invitations faites. Les oiseaux sont à peu près les seuls habitants de Guernesey qu’on puisse voir. ». Puis, dans son agenda, Hugo note le 2 juin : « Tourtell, qui avait posé la semaine passée le grillage autour du bassin, en a posé un pareil aujourd'hui autour de la terrasse, futurs garde fous de Monsieur le Petit Georges. » et le 3 juin : « j'ai accroché l'écriteau aux oiseaux au treillage du bassin. » C’est ce dispositif de protection qu’évoque le miroir. Lors de son retour en France, le 5 septembre 1870, Hugo note dans son agenda, parmi les témoignages qu’il reçoit durant le parcours de la gare du Nord à l’avenue Frochot : « Un homme en blouse m’a dit les vers qui sont dans mon jardin : Venez tous faire vos orges / Messieurs les petits oiseaux, / Chez Monsieur le Petit Georges. / Il a crié : « Vive le Petit Georges ! » Et la foule a crié : « Vive le Petit Georges ! » ». Notation étonnante car à cette date le poème n’est pas publié il faut donc penser à une transmission orale. En effet, le poème ne sera publié que dans les reliquats de « L’Art d’être grand-père », édition de l’Imprimerie nationale, en 1914, avec trois autres fragments inspirés par les mêmes circonstances : « Messieurs les petits oiseaux, / On vide ici les assiettes ; / Venez donc manger les miettes, / Les chats n’auront que les os. » ; « Messieurs les oiseaux sont pri- / és de vider les écuelles, / Et mesdames les souris / Voudront bien rester chez elles. » ; « C’est le temps des grandes eaux, / Le pain est dans la mangeoire, / Venez donc manger et boire, / Messieurs les petits oiseaux. »

Mode d'acquisition
Nom du donateur, testateur, vendeur
Date d’acquisition
1903
Numéro d’inventaire
1017
GIGAPIXEL

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Exposition(s)

Titre
Georges Hugo, L'art d'être petit-fils
Dates
10/11/2023 - 10/03/2024
Institution
Maison de Victor Hugo
Titre
Juliette Drouet (MVH)

Indexation

Datation en siècle

  • 2e millénaire
    • 19e siècle (109 898)
      • 2e moitié du 19e siècle
        • 3e quart du 19e siècle

Type(s) d'objet(s)

Matériaux et techniques

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