" Souvenir "

Zoom
3 visuels Voir
CC0Télécharger
" Souvenir "
CC0 Paris Musées / Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey
X
Zoom
© Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet
X
Zoom
© Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet
X
Zoom
Autres visuels (3)
" Souvenir "
Hugo, Victor
Datation
Vers 1864
Musée
Maison de Victor Hugo - Hauteville House
Auteur(s)
Hugo, Victor (Besançon, 26–02–1802 - Paris, 22–05–1885), dessinateur
Dates
Vers 1864
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Numéro d’inventaire
926

Informations détaillées

Auteur(s)
Hugo, Victor (Besançon, 26–02–1802 - Paris, 22–05–1885), dessinateur
Date de production
Vers 1864
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Matériaux et techniques
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 16 cm
  • Largeur : 30 cm
Description

Plume et pinceau, encre brune et lavis, lavis d'encre noire, fusain, crayon gras, encre bleue et lavis, rehauts d'or, parties frottées, utilisation d'un pochoir sur papier beige

Marques, inscriptions, poinçons
Signature de l'exécutant - En bas, à droite, à l'encre brune : " Victor H."
Inscription - Au centre du dessin est écrit le mot "SOUVENIR" dont chacune des huit lettres porte une date : 23 NOVEMBRE, 29 DECEMBRE, 1er JANVIER, 6 NOVEMBRE, 2 JUILLET, 9 AOUT, 14 SEPTEMBRE, 22 NOVEMBRE.
Description iconographique

Dessin réalisé pendant l'exil à Guernesey et qui évoque le souvenir de Paris avec ses monuments : à gauche l'Arc de triomphe, l'Obélisque de la Concorde, les moulins de la Butte Montmartre au centre, Notre-Dame et le Panthéon à droite.Au-dessus le mot SOUVENIR en lettres découpées ave cune date sur chacune d'entre elles.

Commentaire historique

La datation de ce dessin pose problème. Il a été daté vers 1864, en se basant sur le pochoir (inv. n° 2648) qui proviendrait de l’album de la Bibliothèque nationale de France, NAF 13341, utilisé vers 1863-1864 (Marie-Laure Prévost (dir.), Victor Hugo. L’homme océan, op. cit., n° 319, p. 316). Mais la parenté du graphisme des inscriptions avec un dessins adressé à Franz Liszt (Abteilung Graphische Sammlungen, Klassik Stiftung Weimar), récemment publié, suggèrerait une datation autour de 1854, dans le contexte des séances spirites. La petite esquisse au crayon surmontée des mots « La Lettre » (inv ; n° 2589) plaiderait en ce sens. Ce dessin lui-même, où Victor Hugo célèbre, pour Léonie Biard (Léonie d’Aunet, 1820-1879), leur passion vouée socialement et intiment à la plus grande discrétion, conserve nécessairement une part d’énigme. On ne sait précisément à quels moments de cet amour correspondent les dates inscrite dans les lettres du mot « souvenir ». Toutefois, leur succession suivant le rythme saisonnier permet de leur attribuer une année, entre 1843 et 1845, qui autorise quelques déductions ou hypothèses. Le « 23 novembre » [1843] peut assez logiquement marquer le moment où se noue la relation voire, comme le « 16 février » pour Juliette Drouet, la première nuit d’amour. Le « 29 décembre » [1843] est la seule date qui soit commune avec celle d’un poème consacrée à Léonie, le premier, qui sera publié posthumément dans le recueil « Toute la lyre » (section, VI, poème 19). Les deux dates pour 1844, « 1er janvier » [1844] et « 6 novembre » [1844] restent mystérieuses mais appellent une remarque. En effet la proportion s’inverse par rapport aux poèmes. Deux dates seulement alors qu’au moins dix poèmes sont consacrés à Léonie cette année-là. Alors que quatre dates figurent sur le dessin pour 1845 contre un seul poème (« Toute la lyre », VI, 1). Le « 2 juillet » [1845] est singulièrement proche du constat d’adultère provoqué par le mari de Léonie, le peintre François Auguste Biard, différemment placé selon les biographes entre le 2, le 3 et le 5 juillet. La date du dessin plaiderait pour le 2 juillet comme date du drame, à moins qu’elle ne désigne le dernier jour de bonheur avant le constat. Les deux dates suivantes posent problème car elles sont proches de certains événements mais ne coïncident pas. Ainsi on sait que le 5 août Victor Hugo est malade chez Juliette Drouet et restera souffrant plusieurs jours. Léonie est, elle, enfermée à la prison de Saint-Lazare. Mais le 14 août est prononcée la séparation de corps et de biens des époux Biard. À quoi peut donc correspondre le « 9 août » [1845] ? Une visite à Saint-Lazare ? Une erreur de erreur de Victor Hugo sur la date du jugement qui « libère » Léonie de son mari ? Même problème pour la date du « 14 septembre » [1845]. Les 8 et 9 septembre, Hugo fait un mystérieux voyage dans les alentours de Chelles et de Montfermeil qui lui servira pour « Les Misérables ». L’hypothèse a été avancée que Léonie ait accompagné Hugo, profitant d’un moment de liberté entre sa sortie de Saint-Lazare et son entrée au couvent des Augustines que l’on situe vers le 10 septembre. Le 14 septembre serait-elle la date réelle de son entrée, ou bien la date d’une première visite qu’aurait pu lui faire Victor Hugo ? Léonie restera environ six mois dans ce couvent. Hugo date du 9 novembre 1845, le seul poème important de cette année, dont le contenu peut laisser supposer une visite au couvent. En serait-il de même pour le « 22 novembre » [1845] qui figure ici comme un terme sans qu’on en sage la raison. Ce dessin « souvenir » prolonge l’inspiration de certains poèmes de 1844, appartenant au « cycle de Léonie », placé sous le signe le mémoire, fut-elle alors une mémoire proche. Ainsi le poème de « Toute la lyre », VI, 48 : « Oh! dis, te souviens-tu de cet heureux dimanche? / -Neuf juin! -Sur les rideaux de mousseline blanche / Le soleil dessinait l'ombre des vitres d'or. », écrit le 25 juin un souvenir du 9 de même que dans « Dernière gerbe », 70, Hugo revient en « août 1844 » sur la nuit du 1er avril. Ce poème est, dans sa tonalité, le plus proche du dessin : « Nous errions dans la ville immense, / Tous deux, sans bruit, / À l’heure où le repos commence / Avec la nuit ! […] / Notre-Dame, parmi les dômes / Des vieux faubourgs, / Dressait comme deux grands fantômes / Ses grandes tours. […] / Que m’importe que la nuit tombe, / Et rende, ô Dieu ! / Semblable au plafond d’une tombe / Le beau ciel bleu ! / Que m’importe que Paris dorme, / Ivre d’oubli, / Dans la brume épaisse et sans forme / Enseveli ! […] ». Ce dessin pourrait être regardé comme le souvenir de ce souvenir où viennent s’agréger tous les souvenirs de cette passion, en célébrant l’anniversaire, dix ans (ou vingt ans) plus tard.

Mode d'acquisition
Nom du donateur, testateur, vendeur
Date d’acquisition
1935
Numéro d’inventaire
926

Prolongement

Prolongement

Exposition(s) virtuelle(s) liée(s)

Indexation

Datation en siècle

  • 2e millénaire
    • 19e siècle (109 898)
      • 2e moitié du 19e siècle
        • 3e quart du 19e siècle

Type(s) d'objet(s)

Dénomination(s)

Matériaux et techniques

Retour vers le haut de page