Pons et Madame Cibot

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Pons et Madame Cibot
Maison de Balzac / Roger-Viollet
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Autre visuel (1)
Chambre - Lit - Fauteuil - Cadre - Homme - Femme
Pons et Madame Cibot
Huard, Charles
Datation
Entre 1910 et 1950
Musée
Maison de Balzac
Auteur(s)
Huard, Charles (Poncey-sur-l'Ignon, 02–06–1874 - Poncey-sur-l'Ignon, 30–03–1965), dessinateur
Dates
Entre 1910 et 1950
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Numéro d’inventaire
BAL99-311

Informations détaillées

Auteur(s)
Huard, Charles (Poncey-sur-l'Ignon, 02–06–1874 - Poncey-sur-l'Ignon, 30–03–1965), dessinateur
Gusman, Pierre (Paris, 06–12–1862 - Grosrouvre, en 1942), graveur
Date de production
Entre 1910 et 1950
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 10.5 cm
  • Largeur : 9.9 cm
  • Epaisseur : 2.356 cm
Description

Matrice pour l'illustration du Cousin Pons, Etudes de moeurs, Scènes de la vie parisienne de La Comédie humaine 6, volume 18, Paris, Editions Conard, 1910-1950, p.155

Description iconographique

Dans une chambre bien garnie de meubles divers, Madame Cibot se tient debout, les mains sur les hanches, face à Pons alité, dont seule la tête parée d'un noeud dépasse des draps. Elle porte un bonnet ainsi qu'un tablier qui rappellent son métier de concierge. A côté du lit se trouve un fauteuil Louis XIII dont les arabesques du dossier font écho au cadre accroché au mur derrière le lit. "La Cibot entra dans la chambre de Pons en s'essuyant les yeux. -- Qu'avez-vous, madame Cibot ? dit Pons. -- C'est monsieur Schmucke qui me met l'âme à l'envers, il vous pleure comme si vous étiez mort ! dit-elle. Quoique vous ne soyez pas bien, vous n'êtes pas encore assez mal pour qu'on vous pleure ; mais cela me fait tant d'effet ! Mon Dieu, suis-je bête d'aimer comme cela les gens et de m'être attachée à vous plus qu'à Cibot ! Car, après tout, vous ne m'êtes de rien, nous ne sommes parents que par la première femme ; eh bien ! j'ai les sangs tournés dès qu'il s'agit de vous, ma parole d'honneur. Je me ferais couper la main, la gauche s'entend, nà, devant vous, pour vous voir allant et venant, mangeant et flibustant des marchands, comme n'à votre ordinaire... Si j'avais eu n'un enfant, je pense que je l'aurais aimé, comme je vous aime, quoi ! Buvez donc, mon mignon, allons, un plein verre ! Voulez-vous boire, monsieur ! D'abord, monsieur Poulain a dit : -- S'il ne veut pas aller au Père-Lachaise, monsieur Pons doit boire dans sa journée autant de voies d'eau qu'un Auvergnat en vend. Ainsi, buvez ! allons !... -- Mais, je bois, ma bonne Cibot..., tant et tant que j'ai l'estomac noyé... -- Là, c'est bien ! dit la portière en prenant le verre vide. Vous vous en sauverez comme ça ! Monsieur Poulain avait un malade comme vous, qui n'avait aucun soin, que ses enfants abandonnaient et il est mort de cette maladie-là, faute d'avoir bu !... Ainsi faut boire, voyez-vous, mon bichon !... qu'on l'a enterré il y a deux mois... Savez-vous que si vous mouriez, mon cher monsieur, vous entraîneriez avec vous le bonhomme Schmucke... il est comme un enfant, ma parole d'honneur. Ah ! vous aime-t-il, ce cher agneau d'homme ! non, jamais une femme n'aime un homme comme ça !...Il en perd le boire et le manger, il est maigri depuis quinze jours ; autant que vous qui n'avez que la peau et les os... Ça me rend jalouse, car je vous suis bien attachée ; mais je n'en suis pas là... je n'ai pas perdu l'appétit, au contraire ! Forcée de monter et de descendre sans cesse les étages, j'ai des lassitudes dans les jambes, que le soir je tombe comme une masse de plomb. Ne voilà-t-il pas que je néglige mon pauvre Cibot pour vous, que mademoiselle Rémonencq lui fait son vivre, qu'il me bougonne parce que tout est mauvais ! Pour lors, je lui dis comme ça qu'il faut savoir souffrir pour les autres, et que vous êtes trop malade pour qu'on vous quitte... D'abord vous n'êtes pas assez bien pour ne pas avoir une garde ! Pus souvent que je souffrirais une garde ici, moi qui fais vos affaires et votre ménage depuis dix ans... Et alles sont sur leux bouche ! qu'elles mangent comme dix, qu'elles veulent du vin, du sucre, leurs chaufferettes, leurs aises... Et puis qu'elles volent les malades, quand les malades ne les mettent pas sur leurs testaments... Mettez une garde ici pour aujourd'hui, mais demain nous trouvererions un tableau, quelque objet de moins... -- Oh ! madame Cibot ! s'écria Pons hors de lui, ne me quittez pas !... Qu'on ne touche à rien !... -- Je suis là ! dit la Cibot, tant que j'en aurai la force, je serai là... soyez tranquille ! Monsieur Poulain, qui peut-être a des vues sur votre trésor, ne voulait-il pas vous donner n'une garde !... Comme je vous l'ai remouché ! -- « Il n'y a que moi, que je lui ai dit, de qui veuille monsieur, il a mes habitudes comme j'ai les siennes. » Et il s'est tu. [...]" (extrait du "Cousin Pons", 1847)

Thèmes / Sujets / Lieux représentés :
Date d’acquisition
1999
Institution
Numéro d’inventaire
BAL99-311

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