Portrait-charge de Jean-Pierre Dantan

Le sculpteur Jean-Pierre Dantan, est ici représenté dans atelier en train d’effectuer, après les sculptures de Habeneck, Levasseur, Lepeintre jeune, Dufresne, Musard,… sa propre statue à charge. A cote de lui, posée sur le sol, une truelle et un bac de plâtre évoquent l’édition des caricatures : on retrouve en effet ces symboles sur le socle du portait-charge de Dantan conservé au Musée Carnavalet. Roubaud, qui se réclame de Dantan, joue sur le mot « temps » que Dantan avait lui-même représenté sous forme de rébus sur sa charge en signature pour son nom. L’accent sur cette tête disproportionnée est mis sur les boutons et les gerçures ; une calotte recouvre le sommet de sa tête aux cheveux ébouriffés. Il porte un long manteau au motif quadrillé ceint au niveau de la taille. Le miroir qu’il tient dans sa main évoque la technique de l'autoportrait de la sculpture qu’il réalise. De parts et d’autres du tabouret supportant l’œuvre qu’il est en train de sculpter s’accumulent des statues, ainsi que sur une étagère. « Quand il s'agit de vivre, il vaut mieux que le sculpteur ait sur son établi le modèle d'un flambeau, d'un garde-cendres, d'une table, qu'un groupe et qu'une statue, car tout le monde a besoin de cela, tandis que l'amateur de groupes et son argent se font attendre pendant des mois entiers. » [Extrait du roman La Cousine Bette, par Honoré de Balzac]