Vue du fronton sculpté du grenier à sel aujourd'hui détruit, 1er arrondissement, Paris

Dans le procès-verbal de la Commission du vieux Paris du 12 12 1908, p. 157-162: "Parmi les édifices anciens de la ville de Paris, il en est peu qui soient moins connus que l'ancien Grenier à sel de Paris, situé rue Saint-Germain-l'Auxerrois, 6. Pourtant, il ne reste peut-être pas de construction ancienne à Paris dont l'aspect extérieur soit aussi singulier. (...) C'est que ce coin de Paris, qui est le berceau de l'ancien quartier de la Ville, porte la trace des institutions les plus primitives qui en ont commencé l'histoire. Auprès de ce Châtelet redoutable, siège du représentant de l'autorité royale à Paris, le Bureau de la Ville - puissance avec laquelle tous devaient compter - s'était établi ; et, aux alentours, les corportations, les organismes administratifs et financiers s'étaient groupés. Il était naturel que le Grenier à sel, ce tribunal actif qui assurait l'exercice de la gabelle, vint s'installer aurpès de ces autorités prépondérantes. (...) Toutes les contraventions relatives à l'impôt du sel étaient jugées exclusivement par ce tribunal spécial qui s'appelait le Grenier à sel. (...) Par suite de l'abolition de la gabelle, le Grenier à sel fut supprimé et ses bâtiments furent joints aux Domaines nationaux qui tentèrent d'en tirer un rapport satisfaisant par des locations particulières; enfin, après plusieurs échecs, la vente en fut réalisée. (...) La maison fut affectée à des usages divers qui nécessitèrent des transformations successives, lesquelles eurent pour conséquences de modifier sans cesse les dipositions primitives. Aujourd'hui, il ne subsiste que le gros oeuvre tel qu'il est demeuré après les grandes appropriations effectuées par l'Administration des domaines au cours de l'an XI. L'aspect en est imposant encore; mais il ne subsiste de souvenir intéressant - en dehors de la masse du gros-oeuvre - que la partie supérieure de la façade portant le fronton et le soleil. La Commission désirant fixer avant sa disparition le souvenir de l'ancienne institution s'était faite accompagner de M. Barry, afin de faire relever suivant ses indications, les parties intéressantes de l'édifice. Il a été demandé sur place cinq vues à ce photographe, dont quatre pour être reproduites et annexées au présent rapport et jointes au procès-verbal et l'autre pour les cartons du musée Carnavalet." (reproduite au PV)