2e échelon descendant. L'indifférence

Emile Wattier propose de suivre l’évolution d’un couple, en établissant deux séries de huit illustrations – I. Les illusions, II. Les réalités - où chacune correspond à un échelon, soit ascendant, soit descendant, d’une étape dans la vie des deux amants. Ici, l’artiste présente la montée de la tension entre les deux époux avec « l’indifférence ». En effet, les mariés se tournent le dos. L’homme, accoudé à une cheminée qui rappelle le décor de l'estampe intitulée « l’accueil favorable » de la même série, est plongé dans la lecture de son journal – il est vêtu en dandy. Son épouse est quant à elle absorbée par une perruche à tête rouge, qu’elle porte sur sa main. De sa joue, elle frôle la tête de l’oiseau. Une draperie est négligemment posée sur le divan où elle est assise, adossée à l’accoudoir. Son autre main tient un miroir. Un foulard blanc est noué autour de son cou, tombant sur sa longue robe bleue resserrée à la taille. Cette thématique, chère à Balzac, se retrouve dans un de ses premiers écrits : La Physiologie du mariage. « L'Indifférence arrive ; elle s'étend sur un divan, ne songeant plus à baisser la robe que jadis le Désir levait si chastement et si vivement. Elle jette un oeil sans pudeur comme sans immodestie sur le lit nuptial ; et, si elle désire quelque chose, c'est des fruits verts pour réveiller les papilles engourdies qui tapissent son palais blasé. »