Le Grrrrand et spirituel prince Rosolin visité par les esprits follets dans le château de Mullinkhausen

Dans cette scène noturne, le prince Rosolin, duc d'Orléans, parti voyager en Suisse, est visité par les esprits moqueurs de "La Caricature" et du "Charivari". Le prince, la tête coiffée d'un fichu, se relève à demi sur son lit, effrayé par l'apparition des deux "lutins diaboliques". Sur le mur sont épinglés des spécimens d'insectes, allusion à "l'étude de la nature" dans laquelle le duc se serait lancé selon l'explication (colonne 1955), à travers la fenêtre luit un croissant de lune, sur la table de nuit sont posés un "FROMAGE", un recueil de "VUES DE SUISSE", une "ALLIANCE" et un bouquet de plantes. Un chapeau de paille fleuri, un manteau et un bâton de marcheur posés sur une table évoque la nouvelle vie champêtre du duc. La scène se passe dans le château de Mullinkhausen, qui, de l'aveu du journal, ne se trouve sur aucune carte de Suisse. Cette planche, dans laquelle on peut reconnaître certaines réminiscences du célèbre "Cauchemar" de Johann Heinrich Füssli, témoigne de la reprise par la presse satirique de l'imaginaire fantastique du romantisme noir. Selon l'explication, le sujet de ce "petit tableau d'histoire" est emprunté à un article d'Albert Cler dans le journal "Carillon".