Tu te plains toujours, tu n'est jamais content.

La pluie tombe à flot dans une ruelle parisienne. Un couple affronte les éléments déchaînés. L'épouse a un parapluie, mais également un châle et un chapeau pour se protéger, elle se tourne vers son mari. Celui-ci, la mine colère, porte d'un bras un très jeune enfant et tire un autre par la main, il n'a que son haut-de-forme pour se protéger, autant dire rien ! Sensibles à des thématiques communes, le dessinateur Daumier et l'écrivain Balzac se croisèrent souvent sur le terrain des inspirations parisiennes : "Une fois, au sortir des Bouffons, par une horrible pluie, Foedora m'avait fait avancer une voiture sans que je pusse me soustraire à son obligeance de parade : elle n'admit aucune de mes excuses, ni mon goût pour la pluie, ni mon envie d'aller au jeu. Elle ne devinait mon indigence ni dans l'embarras de mon maintien, ni dans mes paroles tristement plaisantes. Mes yeux rougissaient, mais comprenait-elle un regard ? La vie des jeunes gens est soumise à de singuliers caprices !" [Extrait du roman La Peau de chagrin, par Honoré de Balzac]