Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 9 février mardi matin 10h3/4 1847

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Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 9 février mardi matin 10h3/4 1847
CC0 Paris Musées / Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey
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Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 9 février mardi matin 10h3/4 1847
Drouet, Juliette (Julienne Gauvain, dite)
Datation
En 09–02–1847
Musée
Maison de Victor Hugo - Hauteville House
Auteur(s)
Drouet, Juliette (Julienne Gauvain, dite) (Fougères, 10–04–1806 - Paris, 11–05–1883), auteur du texte
Dates
En 09021847
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Numéro d’inventaire
a7852
Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo, 9 février mardi matin 10h3/4 1847

Informations détaillées

Auteur(s)
Drouet, Juliette (Julienne Gauvain, dite) (Fougères, 10–04–1806 - Paris, 11–05–1883), auteur du texte
Date de production
En 09021847
Datation en siècle
Type(s) d'objet(s)
Dénomination(s)
Dimensions - Oeuvre:
  • Hauteur : 27.2 cm
  • Largeur : 21 cm
Description

4 Feuillets

Marques, inscriptions, poinçons
Inscription manuscrite - 9 février [1847], mardi matin, 10 h. ¾Bonjour mon Victor, bonjour mon doux bien-aimé, bonjour plus que ma vie, bonjour mon amour. Il ne t’est rien arrivé cette nuit ? Le vent ne t’a joué aucun mauvais tour j’espère ? Mais tes pauvres pieds ont dû être mouillés si tu avais une chaussure mince ? Pourvu que tu ne et sois pas enrhumé et que tu n’aies pas pris mal à la gorge ? Je ne saurais cela que tantôt. D’ici là je tâcherai de penser que tu vas bien et que tu m’aimes.J’ai fait d’affreux rêves toute la nuit dans lesquels tu étais toujours mêlé d’une manière douloureuse pour moi. Chaque fois que je me réveillais, je me trouvais en larmes et je ne pouvais pas croire que ce n’était pas la réalité à la persistance de mon émotion et de mon chagrin : toute ma nuit s’est passéea dans ces atroces cahotements de cauchemarsb. Aussi je suis si fatiguée ce matin que j’en suis hideuse. Je vais me hâter de me débarbouiller et de m’astiquer un peu pour ne pas te faire trop peur quand tu viendras.J’ai été bien méchante avec toi cette nuit, n’est-ce pas mon Toto ? Eh bien je l’ai été dix millions de fois plus envers moi après que tu as été parti. C’est toujours ainsi que je me punis de mes torts envers toi, ce qui ne m’empêche pas de recommencer le lendemain. Le mieux serait de ne pas te tourmenter et d’être parfaitement indifférente à toutes les choses de la vie mais c’est au-dessus de mes forces. Je t’aime trop et il ne me reste plus ni raison, ni courage, ni résignation pour supporter les chagrins de la vie que le bon Dieu m’envoie sous tant de formes diverses. C’est ennuyeux pour toi mais qu’y faire ? Il y a des moments où je me sens si haïssable qu’il me prend envie de m’enfuir je ne sais où pour te délivrer de moi. Ce n’est pas une menace que je te fais, mon Dieu, c’est une justice que je me rends. C’est encore une preuve d’amour que je veux te donner au risque d’en mourir avant de l’avoir exécutée. Je vis dans cette alternative nuit et jour avec l’intime conviction que loin de te ramener à moi parce que je souffre, je t’en éloigne, et cependant tu n’as jamais été meilleur, ni plus doux, ni plus dévoué. D’où vient donc que cela ne me rassure pas ? D’où vient que je n’ai jamais été plus inquiète, plus jalouse et plus défiante ? Et je t’aime, je t’aime, je t’aime.Juliettea) « passé ».b) « cauchemards ».
Date d’acquisition
01121967
Numéro d’inventaire
a7852

Indexation

Datation en siècle

Type(s) d'objet(s)

Dénomination(s)

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