Lettre de François Chifflart à Victor Hugo

Inscription manuscrite - « 1er mai // Merci cher Maître. // J’ai reçu votre puissant / souvenir avec votre nom / si glorieux. // Je pardonne presque / à l’homme qui grippe tout / ce que j’ai souffert pendant un / an, parce qu’il m’a envoyé / ce premier volume de l’Homme / qui rit, et bien qu’il ne m’ait / pas même envoyé un seul exem- / plaire des Travailleurs. / Maintenant que le sacrifice est / consommé, un dernier mot / en faveur des Graveurs, qui certes / imprimés convenablement n’eussent / essuyé aucun reproche, l’ouvrier / imprimeur m’a furtivement avoué / qu’en outre le mauvais papier donné / par l’éditeur, lui, manquait de / rouleaux et d’encre, sa maison / étant dans le malheur. // J’étais avec vous, cher Maître, / quand j’ai reçu votre précieux souvenir. / Mon plus grand bonheur serait / d’amener assez bien votre portrait / pour aller le finir là-bas / à côté de vous, sans vous impor- / tuner. J’y travaille quand je / peux. J’aurais voulu vous / remercier autrement cette fois / mais comment ? / Vous si bon cependant / me permettrez-vous encore de / vous envoyer quelque humble / recordo en attendant ? / En attendant, cher Maître, / priez pour moi, malgré mon infériori- / té, par cela même, le groupe / de Guernesey de me conserver / aussi sa charitable et bienfaisante / cordialité. // L’Homme qui (tout ce qu’on / voudra) mais qui vous aime / bien. // F. Chifflart »