Commode

Si sa forme n’est pas rare, dite "transition" ou "à la grecque" héritant d’un célèbre modèle originel caractérisé par un ressaut et dépouillé de bronzes (créé par Oeben pour le château de Ménars vers 1760), c’est par la finesse des matériaux et de l’ornement que ce meuble vient confirmer ses estampilles. L’acajou y est massif aux montants, moucheté aux placages. Finement ciselés et dorés, les bronzes déploient une variété de motifs. Au tablier, une coquille élargie est soutenue et prolongée par des feuillages maintenus en bas au centre par une pomme de pin faisant l’effet d’une goutte suspendue, et achevant de souligner l’étirement vertical qui vient former un discret contrepoint aux puissantes lignes horizontales du meuble. Une moulure, bordée de part et d’autre d’un rang de perles, lui-même doublé de feuilles d’eau du côté intérieur, vient former des encadrements qui soulignent les panneaux, superposés en façade, simples sur les côtés et ornés d’une rosace à chaque angle rentrant. Les huit mains tirantes sont formées de tores feuillagés, les entrées de serrure en cuirs découpés sont bordées de feuilles de chêne ; aux angles, les riches chutes en branches feuillagées se terminent en volutes à leur base.